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FICHE CANON SURVIVANT (# 1571)
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France

Canon de 340 mm Mle 1912 B sur affût berceau Saint Chamond ou affût à glissement Schneider

Artillerie grande puissance

Contributeur :
BunkerBZH      https://www.facebook.com/profile.php?id=100063642613696
Luc Malchair      http://www.fortiff.be/
Alain Bohée     
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Lieu :
France
Batterie du Bego
Batterie côtière de Plouharnel (Bégo)
Coordonnées : Lat : 47.59396 / Long : -3.13659
Commentaires généraux sur le canon survivant :


Pièces identiques sur le lieu : 1
Pièces décrites sur cette fiche : 1

Autrefois dans les stocks de la base Marine de Gâvres, ce colosse a été restauré et installé sur le site où les Allemands utilisèrent plusieurs de ces canons survivants de l'ALVF

Vue arrière sur l'impressionnant berceau avec les 4 freins de recul et les tourillons. Ce tube 1914 Nr4 n'apparait pas dans ceux répertoriés pour l'ALVF (affûts à berceau ou à glissement). Il s(agissait peut-être d'une réserve

Marquages culasse : "34cm Mle 1912 R 1914 - R 3 1915 / 34 Mle 1912 Te 380 - R 1914 N 4 TB - P 65050 K (barré) 64700 K". Ce tube aurait donc été réalésé au calibre de 380mm


Informations historiques et techniques
Dénomination :     340 Mle 1912 Origine :       ( Fonderie de Ruelle)             ( Saint Chamond )          

Contexte historique de la pièce :

La course effrénée aux armements entre la grande Bretagne, l'Allemagne, la France et bien d'autres puissances à la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle revétit un caractère particulièrement démesuré sur les mers, chaque nation engloutissant des budgets phénoménaux pour construire des cuirassés de plus en plus gros, de plus en plus blindés, de mieux en mieux armés... et de plus en plus rapidement surpassés.

Juste avant guerre la dernière génération résultant de cette situation était représentée par les 'Super Dreadnoughts', et la France, qui était relativement restée peu active dans cette course à l'armement maritime pour des questions budgétaires, décida en 1912 de la construction de 4 navires de ce type, appelés la 'classe Bretagne' du nom du premier d'entre eux. Un nouveau canon fut conçu spécifiquement, d'un calibre impressionnant de '34 cm modèle 1912', pour en armer les tourelles.

Mais dès la fin de 1914, alors que ces bateaux étaient en construction, il apparut clairement que la guerre s'enlisait dans un conflit purement terrestre, et que la méga bataille navale permettant à ces monstres flottants de s'affronter n'aurait jamais lieu, les grosses escarmouches se soldant le plus souvent par un 'match nul', puis la guerre sous-marine incitant les marines à ne pas trop aventurer leurs meilleures unités en pleine mer.

De ce fait les ambitieux programmes de construction furent interrompus et en particulier dans notre cas de figure Français, seuls 3 des 4 bateaux commandés furent livrés en 1915, et une seconde commande de 6 bateaux de la classe 'Provence' fut annulée alors que les travaux avaient commencé. Cette situation laissait plusieurs tubes de 34 cm en surplus, et il fut décidé dès 1915 de transformer les 6 tubes disponibles à ce moment en artillerie lourde terrestre transportable sur rail.

La conversion fut confiée à la 'Société des Forges et Aciéries de la Marine det de Homécourt'. Ses ateliers de Saint Chamond conçurent ainsi le 'Canon de 340 mm modèle 1912 sur affût-truck à berceau Saint Chamond' qui furent livrés à partir de 1916 et participèrent activement aux combats. 2 des 6 pièces furent prètées à l'armée Américaine en 1918 pour participer aux combats de Meuse- Argonne.

Dans cette pièce, un 'berceau' enveloppait la section arrière du tube de marine, et intégrait un système d'amortissment du recul composé de 4 cylindres de frein hydraulique et d'un récupérateur pneumatique. Le montage était relié par ses toutillons à un 'truck' composé d'un pont en tôlerie posé sur deux bogies de 3 essieux chacuns, pour le transport sur voie ferrée classique.

Pour le tir, un emplacement était préparé avec des plateformes, el les bogies étaient retirées du sous le pont, qui reposait alors sur un pivot central escamotable et un vérin à vis à chacun de ses 4 coins. Ces travaux préparatoires duraient de 2 à 3 jours, la mise en batterie elle-même sur un emplacement préparé durant une heure. Une fosse creusée sous la culasse permettait le recul de celle-ci à de grandes élévations (jusque 42 degrés), et le pivot central permettait un modeste débattement horizontal de 10 degrés. Cette pièce était la plus performante de l'armée française avec sa portée qui pouvait atteindre 33 km !

Plus tard, les établissements Schneider furent chargés de concevoir une pièce sur base du même tube mais sur un affût à glissement plus pratique puisqu'il permettait de tirer sur rails, disposés en un épi courbe permettant le pointage en direction et au prix d'un temps de mise en batterie nettement raccourci. Deux exemplaires de ce 'Canon de 340 mm modèle 1912 sur affût à glissement Schneider' furent livrés en 1917. Plusieurs matériels des deux types étaient en cours de construction lorsque l'armistice mit fin au conflit.

Les matériels étaient encore en service en juin 1040 et furent saisis par l'armée Allemande qui les intégra dans les défenses côtières de la France, dont sur le site de la batterie du Bégo à Plouharnel sur la section Bretonne du Mur de l'Atlantique.

Caractéristiques techniques :

  • Descriptif complet : Canon de 340 mm Mle 1912 B sur affût berceau Saint Chamond ou affût à glissement Schneider
  • Année du design : 1916
  • Calibre : 340.00 mm
  • Poids en position de tir : 98.7 tonnes (pois du tube seul avec culasse 67.6 tonnes)
  • Poids à tracter : 166 tonnes
  • Longueur tube en calibres : 45.00 (partie rayée seulement - 47.5 calibres au total)
  • Nombre de rayures : 102 pas constant 4 degrés (ou 5 ou 6 degrés selon modèle), à droite
  • Poids du projectile : 428 à 540 kg
  • Vitesse initiale : 800 à 867 m/s
  • Cadence de tir : 1 coup / 6 min
  • Portee : 33000 m
  • Pointage en hauteur : +15 à +42 degrés
  • Pointage en direction : champ de 10 degrés


Sources
  • Les canons de la Victoire 1914-1918 - Tome II - L' Artillerie Lourde a Grande Puissance           Général Guy François                   Histoire et Collection   2008  
  • Les Canons de la Victoire, 5ème édition du Manuel d'Artillerie Lourde, revue et considérablement augmentée       Colonel Alvin       Commandant André             Henri Charles-Lavauzelle et Cie   1923  
  • Les Materiels de l'Armee Francaise 1940 (Tome 2)       Stéphane Ferrard                   Charles Lavauzelle   1984  
  • Pages 14-18 Forum http://pages14-18.mesdiscussions.net/                           
  • Wikipedia http://fr.wikipedia.org/