QUELQUES GRENADES ALLEMANDES

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Stick grenade model 1916 with its origin wood stick (Found in  Verdun - Mort Homme)
INTRO : LES GRENADES ALLEMANDES DE 1914 / 1918

GRENADES A MAIN
Kugelhandgranate 1913
Kugelhandgranate 1915
Diskushandgranate offensive
Diskushandgranate défensive
Stielhandgranate 1915
Stielhandgranate 1915 percutante
Stielhandgranate 1916
Stielhandgranate 1917
Eierhandgranate

GRENADES A FUSIL
Grenade à fusil mod 1913
Grenade à fusil mod 1914
Karabingranate 1917

GRENADES SPECIALES
Priest mortar (granatwerfer) granate
Grenade de Schnellwerfer Autrichien

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Grenades Allemandes

La technologie des grenades de l'arsenal Allemand de 1914, quoiqu'un peu plus développée que celle de l'ennemi Français, dénote du faible intérêt apporté à cette arme avant que son utilité soit démontrée par la guerre de positions. En Allemagne, l'improvisation des pétards raquette qu'utilisèrent tous les belligérants donnera naissance aux fameuses grenades à manche des soldtas feldgrau, dont les variantes furent nombreuses et utilisées jusqu'en 1945.

D'autres développements de guerre originaux s'imposeront également, comme les curieuses grenades "tortue" ou les très compactes grenades "oeuf", sans oublier la copie réussie de la grenade VB Française, ou les projectiles de lance-grenades.





Grenades à main


Kugelhandgranate 1913
Grenade Kugel modèle 1913

Observatrices de la guerre russo-japonaise de 1904, plusieurs armées Européennes, dont la France et l'Allemagne, avaient décidé de s'intéresser de nouveau cette arme de plus de 400 ans et plus ou moins tombée dans l'oubli. La 'Kugelhandgranate 1913' est un premier développement de 1913 des grenades sphériques des siècles précédents.

Dotées d'un profond quadrillage externe pour faciliter la fragmentation en 70 à 80 éclats, cette sphère de fonte était percée d'un pas de vis destiné à recevoir un bouchon de transport puis un allumeur en conditions de combat.

Cet allumeur à traction était un tube creux en bronze, rempli de poudre noire tassée pour un retard de 7 secondes (ou de 5 secondes sur les allumeurs peints en rouge) et déclenché par traction sur un fil de laiton relié à un rugueux, lui-même noyé dans une composition de verre, de bioxyde de manganèse et de chlorate de potasse.

C'est avec de bonnes quantités de cette grenade, relativement moderne de par son design à fragmentation et son allumeur assez peu sensible à l'humidité que les troupes allemandes débutèrent la campagne en 1914.

Poids 1 kg dont 45 g de poudre noire / nitrate de baryte / perchlorate de potasse

Grenade Kugel modèle 1913 munie de son allumeur à traction Mle 1913. Voir la boucle de laiton sur laquelle il fallait tirer pour déclencher la mise à feu.
Grenade Kugel modèle 1913 - Un modèle à usinage simplifié, plutôt rare, a été produit.
Grenade Kugel modèle 1913, vue du dessous. Marquage 'F'
Grenade Kugel modèle 1913, allumeur à traction démonté
Grenade Kugel modèle 1913 - modèle classique et modèle à usinage simplifié
Grenade Kugel modèle 1913 - Schéma d'époque extrait d'un manuel Allemand



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Kugelhandgranate 1915 n/A
Grenade Kugel modèle 1915 n/A

En 1915 est adoptée une simplification du quadrillage de la grenade Kugel de 1913, destinée à en améliorer la fabrication en grande série. Cette grenade Kugel modèle 1915 ('Kugelhandgranate N/a') ne différait de la première que par un type de quadrillage plus aisé à usiner, mais conservait toutes les caractéristiques.

Le fonctionnement des deux versions de cette grenade était sûr, mais leur emploi malaisé en raison de leur poids élevé (1 kg). Lancées à la main, leur portée ne dépassait pas 15 mètres, sauf sur un sol favorable où elles pouvaient continuer à rouler. Seul l'emploi d'une catapulte permettait de les envoyer à 300 m.

Ne répondant plus aux besoins des combats, elles furent peu à peu supplantées par les nouveaux modèles dont les fameuses grenades à manche. L'industrie impériale ayant produit d'énormes quantités de Kugelhandgranate, des essais de recyclage en grenade antichar (avec de la tolite comme explosif), en grenade à percussion par l'entremise d'un dispositif de lancer spécial ('bilboquet') ou d'assemblage en grenade percutante à manche furent entrepris, sans grand succès ni épuisement des stocks qui subsitèrent en grandes quantités après le conflit.

Il faut noter que les grenades Kugel 1913 et 1915 furent successivement équipées de différents types d'allumeurs :

  • allumeur à traction en bronze modèle 1913 avec retard de 5 secondes
  • allumeur à traction en bronze modèle 1913 avec retard de 7 secondes
  • allumeur à traction en alliage de zinc modèle 1915 avec retard de 8 secondes
  • allumeur à traction en alliage de zinc modèle 1915 avec retard de 5 secondes
  • allumeur à traction en tôle emboutie modèle 1917 avec retard de 5 secondes
  • allumeur à percussion en alliage de zinc modèle 1916 avec retard de 5 secondes

Poids 1 kg, 45 g poudre noire / nitrate de baryte / perchlorate de potasse

Grenade Kugel modèle 1915.
Grenade Kugel modèle 1915 munie d'un allumeur à traction Mle 1913.
Grenade Kugel modèle 1915, vue du dessous
Grenade Kugel modèle 1915, détonateur démonté
Grenade Kugel - allumeur à traction en bronze modèle 1913 avec retard de 5 secondes - Schéma d'époque extrait d'un manuel Allemand



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Diskushandgranate Offensive M 1915
Grenade 'tortue' Offensive M 1915

La guerre des tranchées avait renforcé le besoin, exprimé depuis longtemps, de grenades explosant à l'impact et ne pouvant donc être relancées par l'ennemi, comme pouvaient l'être les grenades fusantes. En Allemagne, une réponse originale et efficace est apportée dès 1915 par les 'Discushandgranaten' (appelées 'grenades tortue' par les soldats alliés). Le modèle offensif était composé de deux coques en tôle fine, serties ensemble.

De forme lenticulaire et renfermant deux sacs emplis d'explosif, ces grenades étaient équipées d'un système d'allumage ingénieux, composé d'une étoile à 6 branches tubulaires creuses en aluminium moulé. 4 branches perpendiculaires contenaient des masselotes mobiles dotées d'une amorce. Au centre de cette croix se trouvait une étoile de percussion à 4 rugueux orientés vers les masselottes amorcées. Les deux autres tubes, en vis-à-vis, contenaient pour l'un, un détonateur, et pour l'autre, un tube de laiton masquant les pointes de l'étoile, et maintenue en place par une goupille de sécurité.

L'utilisation de cette grenade s'effectuait en retirant la goupille de sécurité, puis en lançant le corps à la manière d'un galet, en lui imprimant un mouvement de rotation. Sous l'action de la force centrifuge les masselotes amorcées étaient repoussées au fond de leur logement, et le tube de laiton libéré par la goupille démasquait les pointes de l'étoile centrale. En atterrissant, au moins une des masselotes était projetée contre l'étoile, mettant à feu son amorce et déclenchant l'explosion de la grenade via le détonateur.

Poids 420 g, 130 g d'explosif.

Grenade Tortue offensive.
Grenade Tortue offensive vue de face, remarquer les 6 canaux rayonnants et le pli d'assemblage.
Grenade Tortue offensive de profil, détail sur le tube central.
Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et la petite étoile centrale. Photo par Luc Malchair.
Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et les sacs de toile renfermant les explosifs.
Grenade Tortue offensive - un des tubes radiaux démonté, montrant la masselotte amorcée mobile en laiton.
Grenade Tortue offensive - Schéma d'époque.
Grenade Tortue offensive d'exercice. Photos Charles Gable.
Grenade Tortue offensive d'exercice. Photos Charles Gable.



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Diskushandgranate défensive M 1915
Grenade 'tortue' défensive M 1915

Les 'Diskushandgranaten' existaient en deux versions :

  • un modèle défensif, destiné à tuer par projection d'éclats en acier dans un large rayon d'action
  • un modèle offensif, destiné à étourdir ou blesser l'adversaire sans trop de risque pour l'assaillant
La Diskushandgranate défensive était faite de deux coques en fonte quadrillée intérieurement, de dimensions inférieures à celles de la grenade offensive, d'une charge d'explosif moins puissante également, mais d'un système d'allumage à l'impact similaire.

Les grenades tortue des deux modèles étaient aussi employées comme pièges, posées en équilibre et dégoupillées. Elles souffraient toutes deux d'une trop grande sensibilité à l'humidité.

Poids 360 g, 20 g d'explosif.

Grenade Tortue défensive.
Grenades Tortue défensive (à gauche) et offensive (à droite). Remarquer la différence de taille.
Grenades Tortue défensive ouverte. La préfragmentation des faces internes est bien visible.
Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et la petite étoile centrale. Photo par Luc Malchair.
Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et les sacs de toile renfermant les explosifs.
Grenades Tortue défensive - Schéma d'époque.



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Stielhandgranaten 1915
Grenades à manche 1915

Dès le début de la guerre de positions, les troupes en ligne de toutes les armées constatent l'utilité des grenades dans les combats rapprochés. Comme les Français, les Allemands improvisent des pétard raquettes, assemblage hâtif d'une planchette en bois avec manche, d'une charge d'explosif accompagnée de métal, et d'un détonateur à mêche.

Du côté Allemand le concept semble tellement efficace qu'il est développé peu à peu pour donner naissance à la fameuse série des grenades à manche ('Stielhandgranaten') qui va représenter pour les deux guerres mondiales du XXe siècle, LA grenade allemande dans l'imaginaire collectif.

De fabrication simple et bon marché, pratique au lancer avec son long manche, quoique encombrante dans les musettes ou sur les ceintures, le concept connaîtra de nombreux développement tout au long du conflit.

Le premier modèle le plus caractéristique, la Stielhandgranat 1915, apparût en 1915 et était constitué d'un cylindre de hauteur 105 à 120 mm et de diamètre 72 mm en tôles fines (1 mm) d'acier serti à un fond et un couvercle du même matériau (le tout plongé dans la paraffine pour assurer l'étanchéité), auquel était fixé un crochet de ceinture, et un manche en bois de 24 à 26 cm de long. Le système de mise à feu était fait d'une simple ficelle traversant dans sa longueur le manche en bois et actionnant un allumeur à traction relié par une mêche au détonateur. Ce mécanisme conférait un retard de 7 secondes (ou 5.5 secondes selon les modèles). La fabrication étant confiée à de nombreux ateliers avec un cahier des charges large, la forme du boîtier peut varier.

Poids 820 g, 270 g Nitrate d'ammonium + tolite.
Famille de grenades à manche, de 1915 à 1917.
Grenade à manche type 1915, caractéristique avec son manche en bois épais et le boîtier en tôle fine avec 2 pattes de montage
Grenade à manche type 1915, boîtier serti
Grenade à manche type 1915 - Schema d'époque extrait d'un manuel US



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Stielhandgranate 1915 percutante
Grenade à manche 1915 percutante à cuiller

Des variantes de plus en plus complexes furent développées à partir du modèle simple initial. dès la fin de 1915, deux modèles percutants furent développés en partant du constat que les grenades à manche avaient tendance à atterir sur la tête :

  • la 'Stielhandgranate percutante à cuiller M 1915'
  • la 'Kugelhandgranate percutante à manche M 1915'

Grenade à manche percutante à cuiller type 1915 - musée en Lorraine
Grenade à manche percutante à cuiller type 1915 - musée privé en Champagne
Grenade à manche percutante à cuiller type 1915 - manche démonté
Percussion stick hand grenade M 1915 with spoon - Variante avec un corps de grenade à main Kugel



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Stielhandgranate 1916
Grenade à manche 1916

En 1916, le nombre de variantes se multiplie, avec l'apparition en petite série de

  • la 'Stielhandgranate percutante Wilhelm M 1916'
  • la 'Stielhandgranate percutante M 1916'
  • la 'Stielhandgranate fusante à allumage automatique M 1916'
Mais c'est en été 1916 qu'est introduit une nouvelle variante qui sera utilisée en très grand nombre, la 'Stielhandgranate fusante type 1916'. Ce modèle, célèbre, était un aboutissement particulièrement robuste aux problèmes d'humidité grâce à son capuchon vissé en bout de manche protégeant le cordon tire-feu, puis complété ensuite par une étoile rivetée pour faciliter le dévissage du capuchon en conditions boueuses.

En fin d'année 1916, la tolite commence à remplacer le nitrate d'ammonium comme explosif, permettant de diminuer la taille de la boîte toujours sertie, ou obligeant de combler l'espace vide par un bloc de bois.

Grenade à manche type 1915 - détail de la base du manche : l'ouverture non protégée du trou du fil d'amorçage était un point faible pour les problèmes d'humidité
Grenade à manche fusante type 1916 - détail de la base du manche : le capuchon de protection du fil d'amorçage, ici équipé de l'étoile rivetée et démonté, protège le logement du fil de traction de l'humidité.
Grenade à manche fusante type 1916
Grenade à manche fusante type 1916 - détail inscriptions du retard (5.5 sec)
Grenade à manche fusante type 1916, avec morceau de son manche d'origine (Observé à Verdun - Mort Homme)
Morceaux de capuchons de manche de grenade à manche; la pièce en forme d'étoile est conçue pour faciliter le dévissage du bouchon dans des conditions boueuses... (Observé à Verdun - Mort Homme)
Grenade à manche type 1916 - Schema d'époque extrait d'un manuel US
Grenade à manche type 1916 - Modele chargé a la tolite avec remplacement d'une partie du volume avec un bloc de bois - Schema d'époque extrait d'un manuel US



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Stielhandgranate 1917
Grenade à manche 1917

A partir de 1916, le nitrate d'ammonium, utilisé comme explosif pour les grenades type 1915 et 1916, fut remplacé par de la Tolite, plus puissante. Ceci permettra de diminuer le volume de la boîte dont le mode de fabrication change également, passant de la tôle sertie à la tôle emboutie. Cette modification donne naissance à la :

  • Stielhandgranate M 1917
Les spécifications techniques de fabrication se furent beaucoup plus précises, ce qui fait que les nombreux fabricants produisirent tous des boîtiers emboutis de forme et dimensions identiques (11 cm de longueur et 6 cm de diamètre).

Toutes les Stielhandgranate étaient employées à la fois comme grenades offensives et défensives, très meurtrières et bruyantes mais dans un faible rayon d'action (15 m). Elles étaient toutes affectées des mêmes défauts induits par sa forme assez encombrante, tant pour le transport que pour la 'balistique'.

Poids 820 g, Tolite.

Grenade à manche type 1917
Grenade à manche type 1917 - détail du logement du détonateur à la base du cylindre
Grenade à manche type 1917. Boîtier embouti et reste de crochet de ceinture.



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Eierhandgranate M 1917
Grenade oeuf modèle 1917

La grenade 'oeuf' ('Eierhandgranate') apparaît en début 1917, en complément des autres grenades réglementaires qui étaient soit trop lourdes (Kugelhandgranate) ou trop encombrantes (Stielhandgranate) pour les troupes d'assaut. Le corps en fonte aciérée, de petite taille (longueur 6 cm, diamètre 4.6 cm), prend la forme d'un oeuf, ce qui lui vaut son surnom.

D'abord entièrement lisse, elle fut ensuite (au cours de 1917) dotée d'une ceinture en relief ('Eierhandgranate Neuer Art' - n/A) pour améliorer sa tenue en mains. Sa taille et son poids permettaient un lancer à près de 50 mètres et un transport aisé en grandes quantités, même dans les poches de vareuse.

Cette grenade sera successivement employée avec trois types de bouchons allumeurs :

  • Allumeur à traction en alliage de zinc, Mle 1915, retard de 5 secondes
  • Allumeur à percussion en alliage de zinc, Mle 1916, retard de 5 secondes
  • Allumeur à traction en tôle emboutie et avec capuchon, Mle 1917, retard de 5 secondes

Poids 318 g, 32 g poudre noire, aluminium et nitrate de baryte.

Grenade 'oeuf' n/A, bouchon allumeur dévissé
Grenades 'oeuf' n/A (exemplaire de droite observé en Champagne)
Grenade 'oeuf' n/A avec bouchon allumeur et cordelette de lancement
Grenade 'oeuf' n/A, avec allumeur en tôle emboutie Mle 1917, retard 5 secondes
Grenade 'oeuf' n/A, détail du marquage de culot 'A W'
Grenades 'oeuf' n/A, avec allumeur en tôle emboutie Mle 1917. L'exemplaire démonté montre la petite sphère qui se trouvait dans cet allumeur
Grenade 'oeuf' ancien modèle, sans ceinture en relief, équipée d'un bouchon de transport
Grenade 'oeuf' ancien modèle - Schéma d'époque



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Grenades à fusil


Karabingranate M 1913
Grenade à fusil à tige type 1913

La grenade à fusil type 1913 est la première d'une série de grenades développées par les allemands destinées à être tirées à l'aide du simple fusil d'infanterie Mauser armé d'une cartouche à blanc, en insérant la longue tige dans le canon.

Le corps en fonte aciérée de 4mm d'épaisseur et quadrillé extérieurement était rempli d'explosif, et traversé par un tube central en laiton, reliant la "fusée" (en fait un simple bouchon) porte-détonateur vissée à l'avant à la plaque de base. Celle-ci abritait le mécanisme d'armement par inertie enclenché par le départ du coup. Cette action déclenchait la mise à feu d'une pastille de poudre noire comprimée, dont la combustion libérait les mouvements d'un système mobile à masselotte projetant à l'impact une amorce contre un rugeux. Il s'agissait donc d'un système percutant à sécurité pyrotechnique comparable à celui présent dans nombre de fusées Allemandes d'artillerie de l'époque.

La portée pouvait éventuellement être modifiée par inclinaison du fusil, mais dans le cas où une portée faible était recherchée un disque amovible de diamètre 90 était vissé en tête du corps pour freiner la grenade pendant sa trajectoire.

Le principal problème du modèle 1913 était son aérodynamisme qui en faisait un projectile trop efficace, s'enfonçant trop profondément dans le sol avant explosion et en diminuant donc considérablement les effets.

Poids 900 g, 80 g de Nitrate d'ammonium.

Grenade à fusil type 1913
Grenade à fusil type 1913 démontée
Grenade à fusil type 1913 - détail de la base
Grenade à fusil type 1913 - Schéma d'époque extrait d'un manuel US
Grenade à fusil type 1913. Le profil aérodynamique, qui se révéla un défaut, est bien visible



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Karabingranate M 1914
Grenade à fusil à tige type 1914

Les problèmes entraînés par les trop bonnes propriétés balistiques de la grenade à fusil 1913 la rendant inefficace, une solution dut être recherchée rapidement. Ces développements donnèrent naissance à un modèle moins aérodynamique et plus massif pour réduire la pénétration de l'engin dans le sol à l'impact, la grenade à fusil type 1914 .

Cette modification fut faite en conservant constant le poids total, et donc au léger détriment de la charge explosive. Une coupole d'acier optionnelle pouvait être montée à la base du corps pour réduire la portée. Selon le sens dans laquelle elle était montée, on pouvait réduire la portée fortement (25%) ou modérément (50%).

Le mécanisme d'allumage était complètement différent de celui du modèle 1913. Entièrement confiné dans la pièce vissée en tête du projectile, il s'agit cette fois d'une vraie fusée percutante à sécurité par bague masselotte coulissante et système de ressorts. Au départ du coup et après avoir enlevé une goupille de sécurité, l'inertie faisait reculer cette bague, démasquant le percuteur. De l'extérieur, cette condition 'armée' était reconnaissable par le fait que la fusée se soulevait du corps, ce qui lui donnait une course à l'impact pour actionner le mécanisme de percussion par amorce et rugueux.

Autre modification, le détonateur était dorénavant inséré dans une gaine-relais d'explosif brisant, elle-même incluse dans la masse de l'explosif de la grenade. Ces caractéristiques conféraient à cette grenade à tige une organisation interne étonamment similaire à certains obus percutants d'artillerie.

Malgré ces développements, aucune de ces deux grenades à tige ne furent très populaires, la nécessité d'emploi d'une cartouche spécifique étant régulièrement source d'accidents dans l'excitation du combat.

Poids 900 g, 70 g de tolite.

Grenade à fusil type 1914
Grenade à fusil type 1914 démontée. Remarquer la fusée en laiton proprement dite, et la gaine-relais d'explosif brisant.
Grenade à fusil type 1914 avec disque frein aérodynamique
Grenade à fusil type 1914 - détail du disque frein aérodynamique
Grenade à fusil type 1914 - schema d'époque extrait d'un manuel US. Remarquer le soulèvement de la fusée une fois armée.



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Karabingranate 1917
Grenade pour tromblon de fusil Mauser

L'apparition sur les champs de bataille de la remarquable grenade à fusil Française Viven-Bessière en 1916 est une petite révolution dans le domaine des combats de tranchées. Sure car ne nécessitant pas de changer de type de munitions pour son emploi, facilement transportable en grandes quantités et tactiquement efficace car capable de saturer une cible par les feux de plusieurs grenadiers à la manière d'un tir miniature d'artillerie, cette arme fut copiée dès 1917 par l'armée Allemande avec la grenade à tromblon 1917 ('Karabingranate 1917').

Basée sur le même principe général que la VB Française, elle était également cylindrique, quadrillée intérieurement, introduite dans un tromblon amovible fixable au fusil d'infanterie Mauser, propulsée par les gaz d'éjection d'une balle conventionnelle, et de fonctionnement fusant déclenché par le passage de celle-ci au travers d'un tube central.

Les différences majeures résidaient dans sa plus grande taille (diamètre 6 cm, au lieu de 5 cm pour la VB), et par le mode de mise à feu, la balle ne percutant pas un petit marteau comme dans la VB, mais plutôt une amorce qui communiquait avec le détonateur par un canal radial.

La portée maximum était de 180 m.

Poids 440 g., 36 g de Tolite

Grenade à fusil
Grenade à fusil - vue du dessous avec marques du fabriquant
Grenade à fusil démontée
Grenade à fusil avec le lanceur à visser sur le canon du Mauser
Grenade à fusil - Schéma d'époque extrait d'un manuel US
Lanceur de grenade à fusil - Schéma d'époque



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Grenades spéciales


Granatwerfer ('Priest Mortar') Granate
Grenade 'tourterelle'

A la fontière entre lance-grenades et minenwerfers, le Priest Morser est un petit appareil de tranchées conçu en 1915 par l'Autriche (prétendûment par un ancien prêtre, d'où son nom). Appelé Granatwerfer (lance-grenades) par les Allemands qui s'en équipèrent massivement, cette arme légère (45 kg) et aisément transportable était simplement composée d'une embase supportant un mandrin inclinable équipé d'un mécanisme de percussion à ressort.

La grenade explosive de Granatwerfer était faite d'un corps ovoïde puis cylindrique en acier préfragmenté extérieurement, dotée à sa base d'un manchon creux empenné à 3 ou 4 ailettes, et en tête d'un filetage pour fusée percutante. La charge propuslsive était constituée d'une cartouche à blanc enchassée dans une gaine pénétrant dans le corps de la fusée, au fond du manchon.

Au moment du tir, la fusée était équipée de son détonateur et montée sur la grenade, la queue du projectile était enfilée sur le mandrin de tir préalablement orienté, la goupille de sécurité de la fusée enlevée, et la mise à feu déclenchée par traction sur une corde reliée à la détente. Cette manoeuvre percutait la cartouche dans le fond du manchon et déclenchait le départ de la grenade sur une trajectoire stabilisée par les ailettes, à une portée pouvant atteindre 250 m.

A l'arrivée, l'explosion était déclenchée par le fonctionnement de la fusée percutante de tête reliée à un détonateur directement inclus dans la charge. Cette arme était redoutée par les alliés en raison de sa furtivité, le coup de départ étant discret et le vol silencieux à l'exception d'un leger bruit comparable à celui d'une tourterelle en vol, ce qui valut le surnom de ses projectiles.

Le granatwerfer fut doté de plusieurs types de projectiles, dont entre autres :

  • des grenades empennées explosives de forme ovoïde
  • des grenades empennées explosives de forme cylindrique
  • des grenades empennées porte-message
  • des grenades empennées éclairantes
  • des grenades empennées explosives rebondissantes
Ces derniers modèles surprenants étaient de forme semblable aux grenades empennées explosives cylindriques, parfois préfragmentées intérieurement et de charge propulsive spécifique contenue dans un godet en laiton doté d'une amorce, logé au fond du manchon. La tête de la grenade était incluse dans une coiffe en acier contenant une petite charge de poudre noire qui pouvait être mise à feu à l'impact par la fusée percutante. Cette charge faisait 'rebondir' la grenade au-dessus du sol immédiatement avant son explosion, considérablement plus dangereuse pour les fantassins.

Poids 2.450 kg dont 200 g d'explosif brisant (grenade empennée explosive cylindrique)..

Photo de famille de projectiles explosifs de Granatwerfer : empennages à 3 ou 4 ailettes, corps ovale ou cylindrique
Projectile cylindrique de Granatwerfer à ailettes
Vue de la cartouche propulsive logée dans la queue du projectile de Granatwerfer (Observé en Champagne - Mont Tétu)
Granatwerfer : l'engin lanceur, nommé 'Priest Mortar', et d'origine Autrichienne (Musée en Lorraine)
Granatwerfer : engin lanceur simplifié, particulièrement portable (Musée en Lorraine)
Projectile de Granatwerfer démonté : vue du logement de la cartouche propulsive
Schéma d'époque du projectile explosif ovoïde (même organisation interne que le cylindrique)
Projectiles porte message ou éclairants (musée privé en Champagne)
Projectile explosif cylindrique rebondissant (gauche) et classique (droite) - musée privé en Champagne
Schéma d'époque du projectile explosif cylindrique rebondissant



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Schnellwerfer Granate
Grenade de Schnellwerfer (Autrichien)

On connait peu de détails sur ce lanceur de grenades de l'armée Autrichienne et probablement utilisé par l'armée Allemande seulement en Argonne où l'on peut observer ses projectiles de nos jours. Le Schnellwerfer était conçu pour tirer rapidement 6 grenades à un rythme maximum de 50 à 120 coups par minute, à une distance de 200 à 500 mètres, réalisant certainement des tirs de barrage efficaces contre l'infanterie.

Le lanceur était composé d'une plaque de base, d'un dispositif de pointage à deux axes, d'un mécanisme de percussion, et d'un casier à projectile (pour 6 grenades) inclinable et coulissant transversalement sur un guide comme un tiroir. Au cours du tir, le container coulissant glissait transversalement, présentant une par une les grenades en position de tir, et propulsant celles-ci séquentiellement un peu comme une mitraillette à bande latérale.

La Grenade explosive de Schnellwerfer était faite d'un corps tubulaire de fonte contenant l'explosif, foré à son extrémité supérieure d'un trou fileté pour accueillir la fusée et le détonateur, et doté à sa base d'un filetage extérieur pour y visser une capsule de poudre noire qui faisait office de charge propulsive.

La 'fusée' était en fait un système d'armement par inertie fonctionnant au départ du coup, et mettant le feu à une mêche qui faisait exploser le détonateur après 11 secondes.

Poids total et charge inconnus..

Grenade de Schnellwerfer observée en Argonne, France
Grenade de Schnellwerfer.
Grenade de Schnellwerfer : Schéma du projectile
Grenade de Schnellwerfer. 'fusée' et détonateur démontés.
Grenade de Schnellwerfer. Vue de la base, la capsule vissable de poudre noire pour la propulsion a disparu
mécanisme de percussion du Schnellwerfer
Dessin de Schnellwerfer, remarquer le casier coulissant chargé de 6 projectiles



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