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La technologie des grenades de l'arsenal Allemand de 1914, quoiqu'un peu plus développée que celle de l'ennemi Français, dénote du faible intérêt apporté à cette arme avant que son utilité soit démontrée par la guerre de positions. En Allemagne, l'improvisation des pétards raquette qu'utilisèrent tous les belligérants donnera naissance aux fameuses grenades à manche des soldtas feldgrau, dont les variantes furent nombreuses et utilisées jusqu'en 1945.
D'autres développements de guerre originaux s'imposeront également, comme les curieuses grenades "tortue" ou les très compactes grenades "oeuf", sans oublier la copie réussie de la grenade VB Française, ou les projectiles de lance-grenades.
Kugelhandgranate 1913 |
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Observatrices de la guerre russo-japonaise de 1904, plusieurs armées Européennes, dont la France et l'Allemagne, avaient décidé de s'intéresser de nouveau cette arme de plus de 400 ans et plus ou moins tombée dans l'oubli. La 'Kugelhandgranate 1913' est un premier développement de 1913 des grenades sphériques des siècles précédents. |
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Grenade Kugel modèle 1913 munie de son allumeur à traction Mle 1913. Voir la boucle de laiton sur laquelle il fallait tirer pour déclencher la mise à feu. |
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Grenade Kugel modèle 1913 - Un modèle à usinage simplifié, plutôt rare, a été produit. |
Grenade Kugel modèle 1913, vue du dessous. Marquage 'F' |
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Grenade Kugel modèle 1913, allumeur à traction démonté |
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Grenade Kugel modèle 1913 - modèle classique et modèle à usinage simplifié |
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Grenade Kugel modèle 1913 - Schéma d'époque extrait d'un manuel Allemand |
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Kugelhandgranate 1915 n/A |
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En 1915 est adoptée une simplification du quadrillage de la grenade Kugel de 1913, destinée à en améliorer la fabrication en grande série. Cette grenade Kugel modèle 1915 ('Kugelhandgranate N/a') ne différait de la première que par un type de quadrillage plus aisé à usiner, mais conservait toutes les caractéristiques.
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Grenade Kugel modèle 1915. |
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Grenade Kugel modèle 1915 munie d'un allumeur à traction Mle 1913. |
Grenade Kugel modèle 1915, vue du dessous |
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Grenade Kugel modèle 1915, détonateur démonté |
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Grenade Kugel - allumeur à traction en bronze modèle 1913 avec retard de 5 secondes - Schéma d'époque extrait d'un manuel Allemand |
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Diskushandgranate Offensive M 1915 |
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La guerre des tranchées avait renforcé le besoin, exprimé depuis longtemps, de grenades explosant à l'impact et ne pouvant donc être relancées par l'ennemi, comme pouvaient l'être les grenades fusantes. En Allemagne, une réponse originale et efficace est apportée dès 1915 par les 'Discushandgranaten' (appelées 'grenades tortue' par les soldats alliés). Le modèle offensif était composé de deux coques en tôle fine, serties ensemble. |
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Grenade Tortue offensive. |
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Grenade Tortue offensive vue de face, remarquer les 6 canaux rayonnants et le pli d'assemblage. |
Grenade Tortue offensive de profil, détail sur le tube central. |
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Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et la petite étoile centrale. Photo par Luc Malchair. |
Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et les sacs de toile renfermant les explosifs. |
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Grenade Tortue offensive - un des tubes radiaux démonté, montrant la masselotte amorcée mobile en laiton. |
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Grenade Tortue offensive - Schéma d'époque. |
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Grenade Tortue offensive d'exercice. Photos Charles Gable. |
Grenade Tortue offensive d'exercice. Photos Charles Gable. |
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Diskushandgranate défensive M 1915 |
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Les 'Diskushandgranaten' existaient en deux versions :
Les grenades tortue des deux modèles étaient aussi employées comme pièges, posées en équilibre et dégoupillées. Elles souffraient toutes deux d'une trop grande sensibilité à l'humidité. Poids 360 g, 20 g d'explosif. |
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Grenade Tortue défensive. |
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Grenades Tortue défensive (à gauche) et offensive (à droite). Remarquer la différence de taille. |
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Grenades Tortue défensive ouverte. La préfragmentation des faces internes est bien visible. |
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Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et la petite étoile centrale. Photo par Luc Malchair. |
Grenade Tortue offensive ouverte. Vue sur les tubes et les sacs de toile renfermant les explosifs. |
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Grenades Tortue défensive - Schéma d'époque. |
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Stielhandgranaten 1915 |
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Dès le début de la guerre de positions, les troupes en ligne de toutes les armées constatent l'utilité des grenades dans les combats rapprochés. Comme les Français, les Allemands improvisent des pétard raquettes, assemblage hâtif d'une planchette en bois avec manche, d'une charge d'explosif accompagnée de métal, et d'un détonateur à mêche. |
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Famille de grenades à manche, de 1915 à 1917. |
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Grenade à manche type 1915, caractéristique avec son manche en bois épais et le boîtier en tôle fine avec 2 pattes de montage |
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Grenade à manche type 1915, boîtier serti |
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Grenade à manche type 1915 - Schema d'époque extrait d'un manuel US |
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Stielhandgranate 1915 percutante |
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Des variantes de plus en plus complexes furent développées à partir du modèle simple initial. dès la fin de 1915, deux modèles percutants furent développés en partant du constat que les grenades à manche avaient tendance à atterir sur la tête :
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Grenade à manche percutante à cuiller type 1915 - musée en Lorraine |
Grenade à manche percutante à cuiller type 1915 - musée privé en Champagne |
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Grenade à manche percutante à cuiller type 1915 - manche démonté |
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Percussion stick hand grenade M 1915 with spoon - Variante avec un corps de grenade à main Kugel |
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Stielhandgranate 1916 |
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En 1916, le nombre de variantes se multiplie, avec l'apparition en petite série de
En fin d'année 1916, la tolite commence à remplacer le nitrate d'ammonium comme explosif, permettant de diminuer la taille de la boîte toujours sertie, ou obligeant de combler l'espace vide par un bloc de bois. |
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Grenade à manche type 1915 - détail de la base du manche : l'ouverture non protégée du trou du fil d'amorçage était un point faible pour les problèmes d'humidité |
Grenade à manche fusante type 1916 - détail de la base du manche : le capuchon de protection du fil d'amorçage, ici équipé de l'étoile rivetée et démonté, protège le logement du fil de traction de l'humidité. |
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Grenade à manche fusante type 1916 |
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Grenade à manche fusante type 1916 - détail inscriptions du retard (5.5 sec) |
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Grenade à manche fusante type 1916, avec morceau de son manche d'origine (Observé à Verdun - Mort Homme) |
Morceaux de capuchons de manche de grenade à manche; la pièce en forme d'étoile est conçue pour faciliter le dévissage du bouchon dans des conditions boueuses... (Observé à Verdun - Mort Homme) |
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Grenade à manche type 1916 - Schema d'époque extrait d'un manuel US |
Grenade à manche type 1916 - Modele chargé a la tolite avec remplacement d'une partie du volume avec un bloc de bois - Schema d'époque extrait d'un manuel US |
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Stielhandgranate 1917 |
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A partir de 1916, le nitrate d'ammonium, utilisé comme explosif pour les grenades type 1915 et 1916, fut remplacé par de la Tolite, plus puissante. Ceci permettra de diminuer le volume de la boîte dont le mode de fabrication change également, passant de la tôle sertie à la tôle emboutie. Cette modification donne naissance à la :
Toutes les Stielhandgranate étaient employées à la fois comme grenades offensives et défensives, très meurtrières et bruyantes mais dans un faible rayon d'action (15 m). Elles étaient toutes affectées des mêmes défauts induits par sa forme assez encombrante, tant pour le transport que pour la 'balistique'. Poids 820 g, Tolite. |
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Grenade à manche type 1917 |
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Grenade à manche type 1917 - détail du logement du détonateur à la base du cylindre |
Grenade à manche type 1917. Boîtier embouti et reste de crochet de ceinture. |
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Eierhandgranate M 1917 |
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La grenade 'oeuf' ('Eierhandgranate') apparaît en début 1917, en complément des autres grenades réglementaires qui étaient soit trop lourdes (Kugelhandgranate) ou trop encombrantes (Stielhandgranate) pour les troupes d'assaut. Le corps en fonte aciérée, de petite taille (longueur 6 cm, diamètre 4.6 cm), prend la forme d'un oeuf, ce qui lui vaut son surnom.
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Grenade 'oeuf' n/A, bouchon allumeur dévissé |
Grenades 'oeuf' n/A (exemplaire de droite observé en Champagne) |
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Grenade 'oeuf' n/A avec bouchon allumeur et cordelette de lancement |
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Grenade 'oeuf' n/A, avec allumeur en tôle emboutie Mle 1917, retard 5 secondes |
Grenade 'oeuf' n/A, détail du marquage de culot 'A W' |
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Grenades 'oeuf' n/A, avec allumeur en tôle emboutie Mle 1917. L'exemplaire démonté montre la petite sphère qui se trouvait dans cet allumeur |
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Grenade 'oeuf' ancien modèle, sans ceinture en relief, équipée d'un bouchon de transport |
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Grenade 'oeuf' ancien modèle - Schéma d'époque |
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Karabingranate M 1913 |
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La grenade à fusil type 1913 est la première d'une série de grenades développées par les allemands destinées à être tirées à l'aide du simple fusil d'infanterie Mauser armé d'une cartouche à blanc, en insérant la longue tige dans le canon. |
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Grenade à fusil type 1913 |
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Grenade à fusil type 1913 démontée |
Grenade à fusil type 1913 - détail de la base |
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Grenade à fusil type 1913 - Schéma d'époque extrait d'un manuel US |
Grenade à fusil type 1913. Le profil aérodynamique, qui se révéla un défaut, est bien visible |
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Karabingranate M 1914 |
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Les problèmes entraînés par les trop bonnes propriétés balistiques de la grenade à fusil 1913 la rendant inefficace, une solution dut être recherchée rapidement. Ces développements donnèrent naissance à un modèle moins aérodynamique et plus massif pour réduire la pénétration de l'engin dans le sol à l'impact, la grenade à fusil type 1914 . |
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Grenade à fusil type 1914 |
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Grenade à fusil type 1914 démontée. Remarquer la fusée en laiton proprement dite, et la gaine-relais d'explosif brisant. |
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Grenade à fusil type 1914 avec disque frein aérodynamique |
Grenade à fusil type 1914 - détail du disque frein aérodynamique |
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Grenade à fusil type 1914 - schema d'époque extrait d'un manuel US. Remarquer le soulèvement de la fusée une fois armée. |
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Karabingranate 1917 |
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L'apparition sur les champs de bataille de la remarquable grenade à fusil Française Viven-Bessière en 1916 est une petite révolution dans le domaine des combats de tranchées. Sure car ne nécessitant pas de changer de type de munitions pour son emploi, facilement transportable en grandes quantités et tactiquement efficace car capable de saturer une cible par les feux de plusieurs grenadiers à la manière d'un tir miniature d'artillerie, cette arme fut copiée dès 1917 par l'armée Allemande avec la grenade à tromblon 1917 ('Karabingranate 1917'). |
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Grenade à fusil |
Grenade à fusil - vue du dessous avec marques du fabriquant |
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Grenade à fusil démontée |
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Grenade à fusil avec le lanceur à visser sur le canon du Mauser |
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Grenade à fusil - Schéma d'époque extrait d'un manuel US |
Lanceur de grenade à fusil - Schéma d'époque |
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Granatwerfer ('Priest Mortar') Granate |
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A la fontière entre lance-grenades et minenwerfers, le Priest Morser est un petit appareil de tranchées conçu en 1915 par l'Autriche (prétendûment par un ancien prêtre, d'où son nom). Appelé Granatwerfer (lance-grenades) par les Allemands qui s'en équipèrent massivement, cette arme légère (45 kg) et aisément transportable était simplement composée d'une embase supportant un mandrin inclinable équipé d'un mécanisme de percussion à ressort.
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Photo de famille de projectiles explosifs de Granatwerfer : empennages à 3 ou 4 ailettes, corps ovale ou cylindrique |
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Projectile cylindrique de Granatwerfer à ailettes |
Vue de la cartouche propulsive logée dans la queue du projectile de Granatwerfer (Observé en Champagne - Mont Tétu) |
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Granatwerfer : l'engin lanceur, nommé 'Priest Mortar', et d'origine Autrichienne (Musée en Lorraine) |
Granatwerfer : engin lanceur simplifié, particulièrement portable (Musée en Lorraine) |
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Projectile de Granatwerfer démonté : vue du logement de la cartouche propulsive |
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Schéma d'époque du projectile explosif ovoïde (même organisation interne que le cylindrique) |
Projectiles porte message ou éclairants (musée privé en Champagne) |
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Projectile explosif cylindrique rebondissant (gauche) et classique (droite) - musée privé en Champagne |
Schéma d'époque du projectile explosif cylindrique rebondissant |
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Schnellwerfer Granate |
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On connait peu de détails sur ce lanceur de grenades de l'armée Autrichienne et probablement utilisé par l'armée Allemande seulement en Argonne où l'on peut observer ses projectiles de nos jours. Le Schnellwerfer était conçu pour tirer rapidement 6 grenades à un rythme maximum de 50 à 120 coups par minute, à une distance de 200 à 500 mètres, réalisant certainement des tirs de barrage efficaces contre l'infanterie. |
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Grenade de Schnellwerfer observée en Argonne, France |
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Grenade de Schnellwerfer. |
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Grenade de Schnellwerfer : Schéma du projectile |
Grenade de Schnellwerfer. 'fusée' et détonateur démontés. |
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Grenade de Schnellwerfer. Vue de la base, la capsule vissable de poudre noire pour la propulsion a disparu |
mécanisme de percussion du Schnellwerfer |
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Dessin de Schnellwerfer, remarquer le casier coulissant chargé de 6 projectiles |
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